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   2015 / 2016

Rêves d’un paysagiste de broussailles 


Dans les bois proches de la terre,

encore vierges de tout chemin, de toutes routes.

Prendre la trace qui ne figure sur aucune carte,

avancer vers l’horizon, infinie limite.
Plonger dans son rythme, sa musique,

cet alphabet de feuilles et de branches.

J’aime croire à cette sensation qui me donne l’impression de retrouver un lien ancestral, imperceptible que j’ai avec elle...

Fourmi parmi les feuilles. Animal écrasant le sol meuble,

poussant les branches de mon corps.

Redevenir enfant, indien imaginaire attentif à la moindre brindille

sous ses pieds.

Partir me ressourcer dans la nature,

m’extraire un moment du monde, juste un instant.

A l’atelier, je reprend le chemin, j’installe la toile-fenêtre.
Peindre.

J’écris l’envahissement, je déchiffre sa luxuriance, le fouillis, l’enchevêtrement, ralenti par l’apesanteur qui gravit vers la lumière. Superposition, recouvrement, je recherche de la profondeur.

Le glacis du temps, rapidité, urgence de la matière,

coulure, verticalité de l’histoire. J’étale, je structure, je détruis, l’ensemble pour faire l’horizon du présent.
Paysage frontal, portrait-miroir d’une nature.

Ressenti intérieur de l’extérieur,

nourri par des études d’après nature reconstruites par l’imagination.

 

Acte de peindre la sensation de ma mémoire.

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